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L'industrie du troisième millénaire

  in Digital Business Globe , 22 janvier 2001

 

 

 
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Le pillage des fonds républicains

Une stratégie parfaitement incarnée par Artprice : tout au long de l'exercice 2000, cette société a multiplié les acquisitions d'éléments d'actifs, de banques de données et de maison d'éditions spécialistes du marché de l'art. Collectés et traités, les fruits de ces opérations de rachat sont désormais disponibles sur Artprice.com, où ils prennent la forme d'analyses économétriques permettant d'analyser l'évolution de la cote d'un artiste sur une période de dix ans et de comparer les prix de ses oeuvres aux indices du marché de l'art. Des données précieuses qui sont ensuite commercialisées aussi bien auprès des collectionneurs que des banquiers ou assureurs désireux d'optimiser leurs portefeuilles d'oeuvres d'art. Une affaire qui marche : même si Artprice a déçu sur l'exercice 2000, en y dégageant un chiffre d'affaire de 22 millions de francs (inférieur à un objectif initial de 34 millions de francs), la société affiche une croissance annuelle d'un peu plus de 330 % et un carnet de commandes portant sur la rondelette somme de 59 millions de francs. Des éléments qui permettent à Artprice, qui a été victime des délais liés à la mise en place de son offre, de maintenir un objectif de chiffre d'affaire de 108 millions de francs sur l'exercice 2001, assorti d'un résultat net de 32,6 millions de francs. Une jolie marge, qui a notamment attiré l'attention du groupe Arnault. Alors qu'il détenait 16,8 % du capital d'Artprice via son fonds d'investissement Europ@web, le groupe de Bernard Arnault a renforcé ses liens avec le spécialiste de l'art. Europ@web va en effet transférer sa participation au capital d'Artprice à la structure Agafin SA, contrôlée directement par le Groupe Arnault. Une manoeuvre hautement stratégique pour le groupe, fortement positionné sur le marché de l'art, où il contrôle notamment la maison d'étude Tajan.

Mais pour en arriver à séduire les plus grands, le Groupe Serveur a dû batailler, fidèle à un caractère contestataire forgé dès ses premiers mois d'existence. « Le Groupe Serveur a tout d'abord mené une réflexion sur la diffusion de l'information sur les supports papier, pour s'apercevoir que le secteur était trusté par la presse quotidienne régionale ou nationale. Le partage du butin a été effectué par les ordonnances de presse de 1944 et le ticket d'entrée se compte en centaine de millions de francs pour des résultats d'exploitation non lucratifs », explique Thierry Ehrmann. Le Groupe Serveur s'oriente donc très vite vers des médias « subversifs » comme la radio libre, le protocole audiphone (N.D.L.R. : système permettant la diffusion multicanale sur téléphone) ou le Minitel, avant de se tourner vers le Web en 1998. Adepte des médias libres, le Groupe Serveur s'engage parallèlement dans une logique de combat judiciaire. « Nous avons, dans le cadre de nos activités de collecte d'information juridiques et légales, pillé allégrement les fonds républicains depuis 20 ans. Le Bulletin Officiel, le Journal Officiel, le Bulletin Officiel de la Propriété Intellectuelle, le Bulletin Officiel des Annonces Civiles ou Commerciales ou encore le Bulletin des Annonces Légales Obligatoires : tous y sont passés. Bien sûr, nous avons dû mener des démarches juridiques pour obtenir le droit d'exploiter de nombreuses informations. Le combat judiciaire et la pugnacité font partie de la culture du groupe », souligne Thierry Ehrmann.

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